La recherche d’un logement étudiant à Bordeaux et dans d’autres villes a été particulièrement difficile cette année, selon de nombreux témoignages. Des agents immobiliers confirment même avoir vu des étudiants pleurer face à cette situation de crise. Qui en est responsable ? Si certains pointent les mairies du doigt, d’autres accusent les Parisiens, tandis qu’une fraction d’étudiants pensent que la pénurie de logements est la faute d’Airbnb. Qu’en est-il réellement ? Eléments de réponse.
Quelle est l’ampleur du phénomène ?
Sur les logements disponibles dans certaines villes étudiantes de France, une bonne fraction est proposée à la location de courte durée sur Airbnb. Alors que les experts du secteur estiment que la proportion de biens disponibles sur la plateforme reste raisonnable, force est de constater qu’il est en constante augmentation, ce qui appuie la thèse des étudiants qui imputent la pénurie de logements à Airbnb. Aujourd’hui, beaucoup de propriétaires choisissent la location courte durée car ils considèrent qu’elle leur offre une protection contre les locataires qui ne paieraient pas ou qui endommageraient leur bien. Ils trouvent également que c’est plus rentable et moins problématique que la location à long terme. Selon Directe Location avis, Airbnb séduit aussi pour sa plus grande flexibilité, car il permet aux propriétaires de déterminer eux-mêmes les dates de location qui leur conviennent, et de choisir les clients avec lesquels ils souhaitent traiter.
Pour évaluer l’ampleur de la situation, on peut également examiner la progression de la taxe de séjour perçue par Airbnb et reversée à la région et au département. En 2017, cette taxe s’élevait à 33 000 euros. Elle atteint un sommet en 2021 avec 323 000 euros, après avoir atteint 244 000 euros en 2020. En 2021, le montant total de la taxe de séjour était de 1,8 million d’euros, incluant les hôtels, les gîtes et le camping. La tendance se poursuit en 2022, avec plus de 200 000 euros de taxe de séjour perçus au premier semestre dans certaines villes étudiantes, ce qui pourrait représenter un potentiel de plus de 400 000 euros pour l’année. Malgré tout, la tension actuelle ne peut pas être entièrement imputée à Airbnb, car l’augmentation de l’offre est modérée et surveillée de près. Et puis il ne faut pas non plus oublier que le nombre d’étudiants a sensiblement augmenté en 10 ans, ce qui explique en partie la pénurie de logements.
Et la loi Climat dans tout ça ?
La nouvelle loi Climat, qui interdit la location de logements classés G en 2025 et F en 2028, visait à inciter les propriétaires à entreprendre des travaux dans ces logements peu performants en termes d’efficacité énergétique. Cependant, il y a crainte que cette législation ne pousse plutôt les propriétaires vers la location courte durée, qui n’est pas soumise à cette obligation. Car il faut comprendre que malgré toute leur bonne volonté, les propriétaires n’ont pas toujours les moyens de mener ces travaux particulièrement coûteux.